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Centre Pompidou, Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle

Multiversités créatives


Commissaire : Mnam/Cci, V. Guillaume

« Multiversité » est un néologisme qui rend compte de la diversité d’univers créatifs multiples en transformation. L’exposition « Multiversités créatives » veut entraîner ses visiteurs sur la piste de l’expérimentation, de la recherche et des travaux prospectifs dans les domaines de l’architecture, du design, des nouvelles technologies et de l’innovation sociale. Elle rassemble quinze dispositifs spécialement conçus et réalisés pour l’occasion. L’un d’entre eux est issu d’un Fab Lab (laboratoire de fabrication) organisé par le Centre Pompidou au Bénin, avec le soutien de Marie-Christine et Lionel Zinsou pour la Fondation Zinsou et le Centre Songhaï à Porto Novo.

Tous illustrent la révolution contemporaine des processus créatifs, leurs avancées, leurs ruptures ainsi que les conditions de leur mise en œuvre. Les approches technologiques, esthétiques et sociétales s’entrecroisent autour de quelques thèmes simples : générer, fabriquer, représenter.

Générer.
De nombreux projets architecturaux contemporains se nourrissent de la recherche en biologie. Le californien Andrew Kudless / Matsys évoque volontiers son iconographie personnelle choisie dans les milieux naturels : écailles, alvéoles à miel, spirales de coquillages, mues de serpent, balanes… La démarche ne consiste pas à imiter la nature ni à la transformer, mais à mettre en œuvre une réplique calculée de ses modes opératoires dont le design est celui de circuits biologiques et métaboliques. Travaillant avec les nouvelles technologies à Stuttgart, l’architecte Achim Menges développe, quant à lui, une recherche « morpho-écologique » grâce à des méthodes computationnelles génératives intégrant des données environnementales, topologiques et structurelles. Pour Neri Oxman, designer et architecte à Cambridge (Massachusetts), le matériau participe activement à la genèse de la forme architecturale.

L’exposition présente un ensemble exceptionnel de dix–huit de ses prototypes interprétant le Livre des êtres imaginaires (1957) de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges. EZCT-Philippe Morel met aussi en œuvre des calculs de modélisation pour ses projets et crée des structures architecturales complexes et dynamiques à l’instar de u-Cube. Enfin, Casey Reas, artiste, chercheur et enseignant californien, qui a mis au point avec Ben Fry le langage de programmation et l’environnement de développement libre et gratuit appelé Processing, met l’accent sur le codage de la forme, du mouvement et de l’interaction. Avec Process 13, il façonne un espace visuel hypnotique.

Fabriquer.
Initié en 2004 par le MIT (Massachusets Institute of Technology), le réseau des « Fab Labs » ou laboratoires de fabrication, ne cesse de grandir. Nouveau territoire créatif et véritable phénomène de société, le Fab Lab est un atelier, une plate-forme de création et de reproduction rassemblant différentes machines (découpe laser, fraiseuse, imprimante 3D, …). Contrôlées à l’aide de logiciels de conception et de fabrication assistés par ordinateur, les machines à commande numérique permettent de produire rapidement des prototypes.

Dans le cadre de l’exposition « Multiversités créatives », un Fab Lab a été mis en place du 18 au 25 février 2012 au Centre Songhaï de Porto-Novo au Bénin, avec une résidence du designer Kossi Aguessy.

En France, François Brument oriente ses recherches dans une perspective durable en s’intéressant au recyclage de la poudre de polyamide utilisée dans le cadre du frittage de poudre (ou SLS, Selective Laser Sintering), un traitement thermique au laser liant les particules de poudre. Également soucieux des questions de développement durable, Markus Kayser utilise le sable et l’énergie solaire pour créer de nouveaux objets. L’exposition montre quelques exemples de cette nouvelle unité de création et de production, ainsi que ses premières réalisations.

Représenter.
La profusion des données sur Internet, accentuée par l’essor du mouvement open data, et la nécessité d’en extraire du sens, ont donné naissance à de nouvelles technologies de représentations visuelles interactives. La veille sur Internet a fait émerger toutes sortes d’informations classées, enrichies et analysées. En sciences humaines et sociales, le développement des moyens informatiques de traitement et d’échange de l’information ouvre de nouvelles opportunités pour la recherche. La « dataviz », ou visualisation graphique des données, est devenue une expression de plus en plus courante pour qualifier le traitement graphique et interactif de ces importantes quantités de données. Le collectif Bestiario établi à Barcelone, Buenos Aires et San Francisco, comme l’entreprise française Linkluence, ont mis au point des langages de programmation visuelle permettant, à l’aide de cartes (graphes) composées de nœuds et de liens, de rendre visibles les données du web les plus complexes.

L’expression « multiversité » trouve son origine dans le monde industriel. Elle sert aujourd’hui de mot-clé pour une génération de créateurs qui se lancent dans l’infini des calculs et des réseaux afin d’en donner une traduction esthétique et humaine.

Exposition « Multiversités créatives », 03/05/2012 – 06/08/2012, MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, Espace 315
Photographie Georges Méguerditchian
Exposition « Multiversités créatives », 03/05/2012 – 06/08/2012, MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, Espace 315
Photographie Georges Méguerditchian