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musée des Arts décoratifs et du Design - Bordeaux

Objets médiums, Un design de l’extra-sensoriel - Carte blanche à Felipe Ribon


Du 5 août au 2 novembre 2015, le musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux a consacré une exposition à Felipe Ribon qui a reçu carte blanche pour investir les espaces de l’hôtel Lalande. Le designer a imaginé un parcours immersif au cœur des collections, inspiré par l’histoire étonnante du lieu et de ceux qui l’ont habité depuis la fin du XVIIIe siècle. Deux de ses projets les plus récents étaient mis en dialogue : Mind the Gap et ae objets médiums, fruits de son questionnement sur notre rapport au sensible.

Après avoir poursuivi des études d’ingénieur à l’Ecole des Mines de Nantes, Felipe Ribon intègre l’École nationale supérieure de création industrielle (E.N.C.S.I) d’où il sort diplômé en 2008. Il commence son parcours professionnel au sein du studio Bouroullec, qu’il quitte en 2012 pour entrer comme pensionnaire à la Villa Médicis (Rome). C’est là qu’il développe son travail sur les objets médiums, faisant suite au projet Mind the Gap (2012) qui avait pour ambition de mettre l’hypnose à la portée de tous.

Pour investir l’espace intime, il conçoit tapis, tables, bols et autres pièces de mobilier déclencheurs de la transe hypnotique. Largement utilisée dans le cadre thérapeutique, aujourd’hui pratiquée dans les hôpitaux, l’hypnose est également garante de bien-être ; il s’agit d’un processus nécessaire et naturel que nous avons pourtant appris à fuir au profit de la productivité mais aux dépens de notre propre équilibre. Imaginant de nouveaux territoires pour le design, Felipe Ribon contourne les frontières posées par le rationalisme cartésien, en restant cependant fidèle aux exigences de sa discipline. ae objets médiums est ainsi une série d’objets dont la fonction principale est de faciliter la prise de contact avec l’au-delà. Avec des tables tournantes, des tablettes d’écriture automatique, et des talking boards, Felipe Ribon renouvelle et enrichit une typologie restée inchangée depuis le XIXe siècle, moment d’apogée du spiritisme. On connaît, en effet, les cahiers de Victor Hugo compilés dans le Livre des Tables, rendant compte de ses séances de spiritisme organisées à Jersey, tout comme les Mémoires de Thomas Edison dans lesquels il écrit qu’il rêve de « fournir aux chercheurs spirites un appareil qui leur permettrait de travailler d’une manière strictement scientifique ». Le refus de contraintes conceptuelles, la remise en question des idées préconçues et sa méfiance vis-à-vis de tout ce qui semble évident, sont des éléments clés dans la démarche du jeune artiste franco-colombien nourri d’un multiculturalisme qui le porte à adopter avec aisance des points de vue surprenants et inhabituels.
Après les expositions du designer à l’Institut Néerlandais et au musée Cognacq-Jay, cette exposition a rassemblé ses projets et les a inscrits dans la continuité d’une réflexion qui revêt un sens nouveau dans le dialogue avec les collections et l’architecture du musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux.

Vue de l'exposition - Salon de compagnie, hôtel de Lalande
© Felipe Ribon
Vue de l'exposition - Salon du duc et de la duchesse d'Angoulême, hôtel de Lalande
© Felipe Ribon